Un été italien, par Quelques complices sans patrie
janvier 2005, 32 pages

Pise, 7 juin

Coup pour coup

Ils voudraient clore une fois pour toutes l'histoire de ce local, via del Cuore à Pise, où depuis un paquet d'années divers compagnons et compagnonnes ont porté en avant de nombreuses luttes en défense de la terre et des animaux, pour la destruction de toutes les cages et la libération de tous les êtres vivants.
Lieu de rencontre où ont été pensées et se sont déroulées des dizaines d'initiatives, de celles contre les biotechnologies à la libération animale, de la guerre d'Espagne à la critique de la médecine, du soutien aux compagnons emprisonnés à celui avec ceux qui se battent en Patagonie pour leur terre ; lieu de rédaction de plusieurs journaux comme Terra Selvaggia ou Mamora ; de production et distribution de livres, opuscules et autre matériel ; un groupe de compagnon/nes y a porté en avant une lutte pour un monde sans prisons, un autre le Groupe écologiste Il Silvestre, d'autres personnes encore, le Groupe anarchiste Incontrolados. Y sont passées des dizaines d'individualités qui avec les autres ont exprimé un dissensus net et radical contre ce monde, ne cachant jamais leur complicité avec les exploités ni leur aversion envers les exploiteurs, et les exprimant de toutes les manières possibles.

Voilà ce qu'a été et est encore l'espace situé via del Cuore à Pise. C'est ce que la flicaille diverse, les magistrats qui font carrière, les infâmes journa-listes sont en train d'essayer de supprimer. Ils veulent juger, code pénal à la main, des amitiés, des affects et de la solidarité au moyen d'un délit associatif qui voudrait, avec toute la froideur et l'absurdité qui caractérise leur justice, homologuer chaque individu pour, avec leurs mensonges pervers, créer une structure associative comptant chefs et affidés. Ils tentent, avec de misérables journalistes, de construire la certitude d'avoir rayé de la carte un dangereux groupe terroriste, martellant d'abord nos noms, frappant ensuite nos habitations puis affichant nos visages sur les immondices qu'ils nomment journaux et télévision. Mais leurs tentatives, où qu'elles aillent, se heurtent et se brisent sur la détermination de tous les individus qui –complices au-delà de toute justice et " coupables " comme nous le sommes de ne pas accepter passivement ce monde– continuent imperturbablement à lutter pour une existence complètement différente, sans esclaves ni patrons, sans exploités ni exploiteurs, sans flics ni prisons.
Les dizaines de rassemblements, les tracts, les bombages, les différentes initiatives, la solidarité avec nous –inculpés et incarcérés–, la force que les compagnons et compagnonnes de via del Cuore et en d'autres endroits expriment malgré tout, sont une réalité qui démontre qu'aucun magistrat et aucune prison ne balayeront jamais notre détermination dans la lutte.

Une détermination qui face à la énième " brillante " opération des Ros, de la Digos et des autres merdes diverses, face aux mandats de perquisition et d'arrestation, face aux intimidations et aux tabassages, face aux vils vendus de la plume complices des inquisiteurs, face aux attaques des merdes fascistes, nous porte à rendre coup pour coup. Soutenir la grève de la faim des compagnons incarcérés, se solidariser par tous les moyens nécessaires avec ceux qui sont directement frappés par l'Etat, aller de l'avant dans les luttes contre ceux qui oppriment, dévastent, exploitent.

Une accolade chaleureuse à tous les rebelles emprisonnés, à ceux en fuite et à tous les compagnons et compagnonnes qui ne lâchent pas et se battent pour détruire toutes les cages.

Deux compagnons encagés

[24 août 2004, traduit d’anarcotico.net]