Un été italien, par Quelques complices sans patrie
janvier 2005, 32 pages

Pise, 7 juin

Chronologie

Le 7 juin 2004, sur mandat du substitut du procureur Antonio Di Bugno, le juge pisan Leonardo degl'Innocenti fait procéder à plusieurs perquisitions et arrêter Alessio Perondi. L'enquête porte sur une vingtaine d'attaques menées depuis juillet 2003 en Toscane par les Cellules d'Offensive Révolutionnaire contre des élus et des bureaux d'Alleanza Nazionale, des sièges de syndicats, des agences d'intérim. Il est soupçonné d'être l'auteur de l'attaque du 30 octobre 2003 contre l'entreprise Edilcostruzioni, qui effectuait des travaux sur la caserne de carabiniers de Navacchio. La “preuve” serait une vidéo où on le voit acheter deux bidons d'essence du même type que ceux qui ont servi à cette action et vers la même date. Il est incarcéré à la prison Don Bosco.

7 juin, nouvelles perquisitions, Leonardo, Betta, Gioacchino et Alice sont incarcérés. Fréquentant tous le local anarcho-écologiste Il Silvestre, ils sont accusés d' “association de malfaiteurs portée à commettre de nombreux délits d'endommagement et de menaces graves” dans l'enquête sur les Cor. Initialement, ils devaient juste être “mis sous enquête” avant que les flics ne trouvent chez eux, après huit heures de perquisition, un communiqué des Cor adressé par la poste à Terra Selvaggia et Mamora, tout comme aux quotidiens locaux Tirreno et La Nazione.

9 juin, Alice est mise hors de cause et sort de prison.

11 juin, Leonardo, Betta et Gioacchino sont placés en résidence surveillée.

14 juin, nouvelles perquisitions, Costantino est arrêté à son tour et incarcéré à Don Bosco, notamment après une campagne de presse locale qui ne comprend pas pourquoi il est épargné.

15 juin, Costantino est placé en résidence surveillée, tandis qu’Alessio est transféré de la prison de Pise à celle de Prato et que tous les inculpés sont également mis en examen pour “propagande subversive”.

24 juin, un communiqué des Cor reçu par le journal La Nazione précise que les compagnons arrêtés n'ont rien à voir avec leur organisation.

24 juillet, nouvelle attaque revendiquée par les Cor, un cocktail molotov contre la maison de Giovanna Fusco, présidente du cercle d'AN de la circonscription de Pise-nord.

30 juillet, neuf nouvelles perquisitions sont effectuées, trois camarades (Giuseppe, Francesco et William) sont arrêtés et placés en résidence surveillée. Ils fréquentaient aussi le local Il Silvestre, comme beaucoup d'autres. Ils sont accusés du même délit d' “association de malfaiteurs” et “propagande subversive”, avec selon le procureur, des preuves spécifiques contre William et Francesco concernant l'incendie volontaire de la voiture de Marco Meucci, président régional d'AN, le 5 avril 2004 à Calci.

6 août, Beppe, Francesco et William sont interrogés par le juge d'instruction Luca Salutini (qui remplace Degl'Innocenti) auquel ils refusent de répondre. William Frediani est ensuite incarcéré à la prison de Pise, accusé d'être l'auteur de l'attaque contre Giovanna Fusco et de la revendication faite sur l’ordinateur d’une fac, ce qui donne “incendie, dommages et propagande subversive”.

7 août, Francesco Gioa disparaît dans la nature.

16 août, le juge confirme l’assignation à résidence de Beppe et la prison préventive pour William, y ajoutant un Francesco désormais introuvable.

7 septembre, après l’échéance de trois mois de l’enquête préliminaire, le juge d’instruction reconduit les mises en résidence surveillée pour 45 jours.

18 septembre, Alessio est transféré à l’hôpital de la prison de Turin.

23 octobre, Léo, Betta et Gioacchino sont libérés avec interdiction de séjour à Pise et alentours et obligation de pointer.

30 octobre, Costantino et Giuseppe sont libérés avec obligation de pointer trois fois par semaine.

15 novembre, le juge reconduit la détention préventive de William Frediani pour 45 jours.

17 novembre, Samuele et Giulio sont condamnés à 8 mois de prison avec sursis pour “propagande subversive” pour un tract de solidarité distribué en 2002. L’après-midi, quatre compagnons reçoivent une interdiction de séjour administrative de 3 ans de Pise.

6 décembre, le juge d’instruction Luca Salutini requalifie toutes les accusations d’ “association de malfaiteurs” en “association subversive” (art. 270bis), ce qui lui permet de rallonger la détention préventive d’Alessio et William de six nouveaux mois, et transmet le dossier à Florence.

18 décembre, William est transféré de la prison Don Bosco de Pise à la prison de haute sécurité de Spoleto.