Un été italien, par Quelques complices sans patrie
janvier 2005, 32 pages

opération “cervantes”, 27 juillet

Annexe : la Fédération anarchiste informelle

La Federazione Anarchica Informale (Fédération anarchiste informelle), qui est visée en filigrane derrière l’opération “Cervantes” menée le 27 juillet 2004 et qui a conduit à 34 mises sous enquête, s’est constituée en décembre 2003.

Sa première apparition publique (1) fut l’envoi de colis piégés à diverses instances européennes (Europol, Eurojust, la BCE, le commissaire européen Romano Prodi et quelques députés) jusque début 2004. Elle fédère différents groupes/individus qui s’étaient déjà signalés auparavant par des actions explosives : la Cooperativa Artigiana Fuoco e Affini (occasionalmente spettacolare), la Brigata 20 luglio, les Cellule contro il Capitale, il Carcere, i suoi Carcerieri et le sue Celle, Solidarietà internazionale ainsi que les Cellule metropolitane et les Cellule armate per la solidarietà internazionale apparues par la suite. Ses initiales sont identiques à celles de la Fédération anarchiste italienne, qui a toujours pris plus que des distances avec toute forme d’action directe.

Voici une liste de quelques unes de ces actions :

30 octobre/8 novembre 2004 : explosions devant les agences d’interim Manpower et Adecco à Milan, revendiquées par la Fai/Cellule metropolitane.

8 novembre 2004 : deux engins explosent devant la prison San Vittore à Milan (dont l’un dans un camion qui avait ramassé la poubelle), revendiqués par Fai/Solidarietà Internazionale dans un texte reçu par le mouvement, qui précise “avec cette attaque nous voulons adhérer à la campagne de lutte contre les prisons et les matons lancée par les Cellule armate per la solidarietà internazionale/Fai et répondre à l’appel à la solidarité avec les compagnons anarchistes emprisonnés en Italie et en Allemagne” en évoquant aussi la Suisse et l’Espagne.

1er avril 2004 : deux colis piégés (cassettes-vidéos) envoyés à la direction de l’administration pénitentiaire (DAP) sont désamorcés à la poste, revendiqué en décembre par Fai/Cellule armate per la solidarietà internazionale en solidarité avec les prisonniers en lutte et « les anarchistes frappés en Italie, Espagne, Allemagne et partout dans le monde ».

21 décembre 2003 : deux engins explosent devant le domicile de Romano Prodi près de Bologne, revendiqués par la Fai/Cooperativa artigiana fuoco e affini (occasionalmente spettacolare).

17 juin 2003 : un engin explose devant l’Institut Cervantes à Rome, endommageant son portail, revendiqué par les Cellule contro il Capitale il Carcere i suoi Carcerieri e le loro Celle, en solidarité avec la lutte des prisonniers contre les FIES espagnols.

Décembre 2002 : un colis piégé arrive à la rédaction du quotidien El Pais à Barcelone le 12, un autre au siège romain de la compagnie aérienne Iberia le 13, un troisième adressé à Iberia est désamorcé à l’aéroport de Milan-Malpensa le 14, un quatrième adressé à Iberia est désamorcé à la poste de l’aéroport Rome-Fiumicino et un cinquième explose au siège de la Rai, ne faisant d’autre dégât que de la fumée le 16, revendiqués par les Cellule contro il Capitale il Carcere i suoi Carcerieri e le loro Celle.

9 décembre 2002 : deux engins explosent la nuit dans le parc Coco, fermé, de la préfecture de police à Gênes, revendiqués par la Brigate 20 luglio (2).

Juillet 2001 : un porte-monnaie laissé devant la caserne San Fruttuoso de Gênes explose dans les mains d’un carabinier le 17, un colis piégé adressé à Gilberto Benetton explose au QG de cette boîte à Ponzano Veneto le 18, une cassette vidéo piégée destinée à Emilio Fede de la télé TG4 explose dans les mains de sa secrétaire près de Milan le 18, un engin placé sur un vélo à côté de la préfecture de Bologne est désamorcé le 18, un colis identique à ceux arrivés à Benetton et Fede –sauf qu’il ne contient que de la merde de chiens– arrive au centre social Leoncavallo (repaire des Tute Bianche) à Milan le 22, un colis piégé adressé au préfet de Gênes est désamorcé le 24. Toutes ces actions, plus un colis piégé envoyé au syndicat de matons CATAC à Barcelone, sont revendiquées par la Cooperativa Artigiana Fuoco et Affini (occasionalmente spettacolare) (3).

19 décembre 2000 : une bombe (un kilo de dynamite) placée dans une sacoche est désamorcé au Duomo de Milan, revendiquée par Solidarietà internazionale en solidarité avec les prisonniers en lutte, dont ceux du FIES en Espagne.

Juin 2000 : deux cocktails molotovs reliés à un réveil sont désamorcés dans la basilique Sant’Ambrogio le lendemain d’une messe pour les matons le 28, tandis que deux engins explosifs sont désamorcés devant le tribunal de Valence (Espagne) le 7, actions revendiquées par Solidarietà Internazionale en solidarité avec les prisonniers en lutte, dont ceux du FIES.

25 avril 2000 : un colis piégé (livre) intercepté et désamorcé est reçu par J.M. Zuloaga, vice-directeur du journal La Razon à Madrid, revendiqué par Los Anarquistas-Solidarietà Internazionale.

Octobre 1999 : un colis piégé envoyé à la caserne milanaise Musocro est désamorcé le 26, tandis qu’un engin posé dans un vase devant l’office de tourisme grec à Milan n’explose pas (la mèche a pris la pluie) le 27, revendiqués en solidarité avec l’anar-chiste grec Nikos Matzotis et tous les prisonniers par Solidarietà Internazionale. Ce groupe revendiquera plus tard également deux colis piégés envoyés ce mois à Madrid à l’Ambassade et à la Chambre du commerce grecs ainsi qu’un engin posé devant la City Bank à Barcelone.

(1) On peut trouver sa Lettre ouverte au mouvement anarchiste et antiautoritaire en italien dans le bulletin #7 de la CNA, juin 2004, pp.49-51 ou Terra selvaggia #14, janvier 2004, p.5. Et une traduction française sur le site de l’Agence de presse associative (http://apa.online.free.fr).
(2) On peut trouver le texte de revendication en italien dans Terra selvaggia #12, mars 2003, p.4. Et en français dans Tout le monde dehors !, mai 2003, pp.20-21
(3) On peut trouver le texte de revendication en italien dans Terra selvaggia #9, octobre 2001, p.5