" Recueil de textes argentins (2001-2003)"
éd. Mutines Séditions, 48 p., novembre 2003


Non à la guerre, oui à la paix ?

GUERRES

Est-il important de préciser que les Etats-Unis ont attaqué ? Les 3000 bombes qui sont tombées sur Bagdad au cours des premières 48 heures constituent-elles une nouveauté ?

A ce stade du développement historique de l'humanité, l'utilisation d'uranium appauvri n'a plus rien de surprenant, pas plus que l'emploi de gaz toxiques ou d'armes biologiques... Cela est-il justifié ? Absolument, dans la logique du système c'est le pouvoir qui le justifie. Les cultures dominantes qui conditionnent l'humanité depuis des milliers d'années et les engrenages dans lesquelles elle se trouve prise rendent possibles ces guerres, le napalm, le gaz moutarde, les bombes atomiques, et jusqu'à la destruction de l'espèce.

A l'existence d'Etats qui en oppriment et en dominent nécessairement d'autres, viennent s'ajouter les divines raisons technologiques qui s'imposent aux hommes et nous permettent de comprendre les souffrances qu'ont connues de tous temps les peuples du monde entier.

Dieux et Etats se disputent les richesses et les esclaves.

Mais nous n'appartenons pas à ces misérables classes privilégiées à qui profite la mort sous ses différentes formes, “en temps de paix comme de guerre”. Plaider pour la paix existante ne revient-il pas à consentir à l'esclavage de la manière la plus couarde possible ? N'est-ce pas partager la servitude, l'amputation, la mort quotidienne ? …

Les marches rassemblant des multitudes pour s'opposer aux armes nucléaires, dès lors qu'on les considère comme se suffisant à elles-mêmes, comme une “finalité” et non comme le corollaire de la guerre que nous avons à mener contre tous les Etats, ont pour unique effet de donner une bouffée d'oxygène et une crédibilité supplémentaire à l'ordre établi.

Cependant, Dieux et Etats continuent à se disputer les richesses et les esclaves. Chaque jour dans le monde, des enfants et des adultes meurent de faim, souffrent de maladies, se suicident ou sont assassinés. Une semaine de “paix” provoque plus de morts que toute la guerre
du Golfe.

Nous sommes bien informés. Ceux qui ne s'opposent pas activement au système d'Etats qui régit ce monde et impose aux peuples la terreur et la mort (que ce soit pour des “raisons” étatiques, religieuses ou autres) sont objectivement les principaux responsables de tout ceci.

La classe moyenne y prend une part essentielle. A demi-privilégiée, elle fait en sorte pour préserver ses privilèges pour que rien ne change fondamentalement. Telle est également la fonction des journalistes et autres spécialistes en communication sociale (“les exceptions confirment la règle”)qui ne sont que les porte-parole des pouvoirs et suivent servilement leurs nécessités de “guerre” ou de ”paix”.

“Non à la guerre, oui à la paix”, derrière ce slogan se cachent les formes honteuses et hypocrites de la passivité face à la guerre larvée des Etats et à ses conséquences.

Oui à la guerre des opprimés du monde contre les Etats et les classes privilégiées.

M.G. et A.F.
La Protesta n° 8221, avril-mai 2003