" Recueil de textes argentins (2001-2003)"
éd. Mutines Séditions, 48 p., novembre 2003


En route vers la duperie (élections de tyrans)


A intervalle régulier, tous les quatre ans, l'histoire se répète. Les comédiens recouvrent les murs d'affiches et proposent à tous des solutions miracles. Certains disent qu'ils vont baisser les impôts des petits bourgeois pour générer plus d'emplois. Mais nous savons que c'est un mensonge et que cela profitera uniquement aux riches en leur permettant d'exploiter encore plus les ouvriers ! D'autres anciens personnages rappellent leurs années de mandat, affirmant qu'alors le pays allait mieux. Mais on peut à juste titre se demander si c'était vraiment le cas ou si les dominants se cachaient davantage pour faire
crever les gens, tout en conservant un maximum
d'opinions favorables.

On assiste également au retour des partis qui se disent combatifs, offrent des solutions toujours plus fantastiques et s'autoproclament défenseurs de la classe ouvrière. Mais ils ne résoudront ni la faim ni la misère, et encore moins la violence car, à peine arrivés au pouvoir, ils raccrochent bien vite leurs titres de travailleurs pour se convertir en nouveaux maîtres.

Il n'y a rien de bon à attendre du vote. Voter, c'est participer à la misère de l'Etat, cela revient à dire “continuez à m'exploiter, j'adore la misère…“, c'est renoncer à décider. Voter ne changera rien à ta situation. Au contraire, tu aides les dominants à diriger nos vies, à semer la violence et la haine entre nous. Certains politiciens appellent à ne pas aller voter, non pas parce qu'ils préfèrent un changement social, mais simplement parce qu'ils n'ont pas pu se porter candidats ou faire suffisamment campagne. Ne les crois pas, car dès qu'ils le pourront, ils postuleront à leur tour et oublieront ce qu'ils avaient dit. Que ton parti perde ou gagne, tu finiras soumis.

C’est pour cette raison, nous désirons une société égalitaire, organisée sans gouvernants et sans exploiteurs qui vivent de notre travail. Nous voulons produire pour tous car nous avons tous le droit de vivre dignement.

Bandera Negra avril-mai 2003