Communiqué de l'Union
Emeutière sur les actions directes menées à
Nice, le 7 décembre 2000 :
Le jeudi 7 décembre 2000 à Nice, de nombreuses actions
furent menées contre des structures capitalistes. Les médias
ont procédé avec talent à l'habituelle exploitation
des événements, résumant les multiples actes
de révolte dont ils furent témoins à une
"casse" sans motif et désorganisée.
Membres d'un groupe affinitaire actif lors des manifestations
du 7 décembre à Nice contre le Sommet de l'Union
Européenne, nous avons participé à plusieurs
actions directes contre des bâtiments d'entreprises capitalistes
connues. Nous tenons ici même à le revendiquer. Nice
étant quasiment en état de siège, nous savions
que le sommet en lui-même serait très difficilement
accessible (placé sous haute surveillance, il s'est tenu
à l'Acropolis, gigantesque bunker protégé
par plus de 4000 membres des forces de l'ordre, incluant services
secrets, hélicoptères, etc.). Nous avons donc pris
le parti de nous attaquer au pouvoir hors des murs de l'Acropolis,
pendant la tenue du sommet.
Nous avons participé à la destruction de plusieurs
banques, assurances, agences immobilières et concessionnaires
automobiles. Autrement dit, nous n'avons attaqué que des
lieux qui font partie intégrante de l'oppression capitaliste
et de l'antagonisme de classe. Nos actions avaient notamment pour
buts de causer des dommages économiques aux entreprises
ciblées et de perturber le bon déroulement d'un
Sommet Européen censé rencontrer la pleine adhésion
de tou-te-s. Cette attitude offensive contre le capital permet
une prise directe sur des éléments du système
et une expression concrète de notre colère.
Le rôle de toute conférence intergouvernementale
est avant tout de permettre la bonne continuation du capitalisme
au niveau international, de perfectionner le pouvoir en place
et le contrôle social. Nous n'étions pas à
Nice pour nous contenter de défiler symboliquement contre
la politique de l'Union Européenne, mais dans une démarche
révolutionnaire, pour viser à la destruction complète
de telles institutions et du capitalisme. Nous voulons un monde
sans argent, basé sur l'entraide et l'égalité
plutôt que sur le travail et la hiérarchie. Nous
ne voulons plus de frontières ni d'Etats. Nous voulons
une liberté totale de circulation et d'installation pour
toutes et tous. Nous détestons ce monde de politiciens,
de bureaucrates, de policiers, de militaires, de banquiers, de
marchands, de gardiens de prison, etc. Nous refusons le réformisme
qui nous conduirait inévitablement à participer
au système que nous rejetons. Nous ne voulons pas partager
la gestion de la misère avec les puissants, mais bien l'éradiquer.
Nous ne voulons pas prendre le pouvoir, mais le renverser et créer
une société organisée horizontalement, sans
dominations ni oppressions.
Si l'Organisation Mondiale du Commerce ne sait plus où
se rassembler par peur du désordre potentiel que cela causerait
dans la ville d'accueil (souvenirs de Seattle et de Prague...),
l'idée qu'il en soit de même pour l'Union Européenne
ne nous déplaît pas mais reste très loin de
nous satisfaire. Cette forme d'activisme est limitée, ponctuelle
et dépendante des "grands" de ce monde. Le capitalisme
et le patriarcat restent solidement en place et ce ne sont pas
quelques entraves à des sommets politico-mondains qui suffiront
à le renverser. Nous ne nous faisons aucune illusion à
ce sujet. La lutte est quotidienne. Les oppressions de classe,
le sexisme, le racisme, etc., n'attendent pas que l'Organisation
Mondiale du Commerce ou l'Union Européenne se rassemblent
pour s'exprimer. Notre lutte se veut dialectique car elle contient
à la fois la révolte contre toutes les formes d'autorité
et la création de zones libres et d'expériences
autogestionnaires.
[ Texte paru sur a-news
le 12 décembre 2000. On peut les contacter à unionemeutiere@anarchist.com]